Fraises et topinambours.

Publié le par Cousin Francis

L’Agenda du Cousin

Fraises et Topinambours

(Dimanche 18 février 2007)



    Ce qui est formidable avec les nœuds lunaires, c’est que les jours où le phénomène advient il est de la plus extrême importance de… ne rien faire – s’entend : au jardin. Chic planète ! Nulle contre-indication toutefois à prendre ces jours-là sa plus belle plume pour donner quelques nouvelles à ses amis. Alors voilà : avec les beaux jours les affaires reprennent. La semaine qui vient de s’écouler fut donc fort chargée tant aux champs qu’à la maison.

    Il a d’abord fallu s’occuper des fraisiers…

    L’an passé, j’avais acquis une dizaine de pieds d’une variété remontante nommée Gento dont on m’avait vanté la saveur. Cinq furent plantés en bordure d’un carré où végète un pied d’Angélique – quel que soit l’endroit du Domaine où je plante ou sème de l’Angélique, celle-ci végète : va savoir pourquoi ? J’ai d’ailleurs les mêmes difficultés avec la rhubarbe. Mais revenons à nos fraisiers : les cinq autres plants trouvèrent une petite place auprès de pieds de tomate cerise.

    On conseille, la première année, de ne pas laisser se développer des stolons, afin de ne pas nuire à la productivité des fraisiers. Ce concept, on ne s’en étonnera pas, ne faisant pas partie de mon univers mental (producti-comment déjà ?), je laissai si l’on peut dire les stolons stolonner à satiété. Ils s’empressèrent de courir dans tous les sens et à toute allure, s’enracinant ça et là. Résultat de mon supposé non respect des consignes élémentaires : mes fraises furent délicieuses et leur rendement proprement incroyable près de six mois durant. Et alors que le printemps pointe son nez de fort bonne heure, je dénombre plus de huitante nouveaux fraisiers parfaitement enracinés et au collet déjà bien garni de nouvelles pousses – il doit en fait y en avoir beaucoup plus car ils sont, en certains endroits, si serrés que j’ai compté un pour des paires voire des triplettes. Conclusion : soyez des rebelles et jardinez comme vous le sentez !

    A l’automne, le Paou – ainsi surnomme-t-on en famille le Sénéchal du Domaine – avait eu l’excellente idée de bricoler une sorte d’espalier constitué de trois gouttières de récupération, longues de six mètres, fixées l’une en surplomb de l’autre, en encorbellement pourrait-on dire, sur des tréteaux de bois bien solides – l’ensemble savamment orienté plein sud. A l’intention de ceux de mes lecteurs au fait de la topographie du Domaine, je préciserai l’endroit : contre le muret extérieur de la serre, près du grand figuier. Les autres imagineront – dans l’attente de venir me visiter un de ces jours, ne serait-ce que pour goûter mes confitures (ceci à l’intention du lecteur gourmand qui me demandait, en commentaire d’un de mes petits articles, quand c’est-y qu’on goûtera les p’tites confiotes du cousin ? C’est quand tu veux, mon gars !).

    Sur ce, ces dix-huit mètres linéaires furent emplis d’un bon terreau, bien putréfié, dans lequel je plantai derechef quarante-cinq plants de fraisiers. Que de travail ! Car il fallut les récupérer un à un au sein d’un incroyable emberlificotage de stolons encore fort résistants. Du coup, ajoutés aux anciens plants et aux rejetons laissés en place, je me retrouve à la tête d’une plantation de quelque cent plants de fraisiers. C’est Byzance. De quoi s’en faire péter par avance la sous-ventrière ! L’été s’annonce pantagruélique !

    Mercredi, foutre météo, fut jour de tempête – elle s'avéra toutefois moins forte qu’annoncée, loué soit le Lard car les dix jours de neige de janvier ont fait d’énormes dégâts sur les arbres, en particulier les persistants. Il va falloir la semaine prochaine manier ferme la tronçonneuse pour débiter tout ce qui a été cassé. Le même jour, je fis un aller et retour à Bordeaux, histoire de visiter mon imprimeur pour y réimprimer quelques albums et y avancer le tirage des prochains Mélanges – j’en suis aux trois cinquièmes, ça devient bon ! Mais l’argent manque pour terminer l’impression. C’est que j’ai du payer mes charges sociales…

    Samedi (hier) : Nouvelle Lune. Nous avons eu de la visite : un ami d’enfance et sa petite famille, de retour des sports d’hiver et de passage, direction Cholet, Maine-et-Loire, capitale du mouchoir. Levé de bonne heure pour aller déterrer des topinambours – à l’air libre, la topine s’oxyde à toute allure, il convient de la cuisiner aussi fraîche que possible. Deux pieds m’ont fourni trois bons kilos de beaux tubercules. Dix minutes pour déterrer tout cela, mais une bonne heure pour le nettoyage et l’épluchage. Puis il a fallu commencer à les cuire à l’eau salée avant de les terminer à la sauteuse. Servies avec un petit Côtes-du-Rhône Villages, mes topines furent épatantes.

    Une nouvelle semaine s’annonce au cours de laquelle je vais commencer mes semis : tomates, poivrons, piments, basilic, persil…

    A tout bientôt.

                                                              le cousin.

Publié dans Chic Planète !

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M
Bonjour CousinJ'ai moi aussi laisse les stolons de mes fraisiers l'annee derniere. Cette annee j'ai donc un rang avec quelques pieds qui se sont echappes de la droiture. Qu'importe, ils sont tous en fleur.Vivement les fraises.
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