De La Contrée à L'Atelier 45 : Lundi 16 Janvier 2017

Publié le par Cousin Francis

Jour 45 : Lundi 16 janvier 2017

 

Hier je vous ai parlé de mon set de batterie de base, aujourd’hui je vous parlerai du set de cymbales qui m’a été donné en même temps que le reste de la batterie. Il s’agit, pour l’essentiel, d’une série Kashian Pro datant sans doute des années soixante-dix. Le fabricant est UFIP – pour Unione Fabbricanti Italiani Piatti, une société coopérative établie à Pistoia, en Toscane, dans le nord de l’Italie, fondée en 1931 par quatre fabricants de cymbales dans le but de mettre un terme à la concurrence qui régnait entre eux. Dans les années soixante, UFIP invente un procédé de fabrication révolutionnaire : le rotocasting. Du bronze liquide est injecté dans un moule circulaire qui tourne à un millier de tours par minute. Les cymbales sont ainsi moulées par effet centrifuge, la technique limitant considérablement les micros poches d’air qui risque de se former au cœur du métal, ce qui assure un rendu sonore beaucoup plus précis. UFIP fabrique des sets de cymbales sous diverses désignations, chacune étant dédiée à une ou plusieurs marques de batteries : la gamme Zinjian est ainsi commissionnée par Pearl, Ludwig et Premier,  Pasha est utilisée par Rogers et Ajaha par Gretsch, enfin Kashian est destinée aux sets de batteries de la marque Slingerland. Les noms à consonance turque sont là pour rappeler que la Turquie est, historiquement parlant, la patrie d’origine des cymbales – ainsi c’est au dix-septième siècle qu’a été établie Zildjian, l’une des marques principales parmi les plus connues, toujours en existence.

Slingerland, puisque nous en parlons, a été créée en 1912, à Kalamazoo, Michigan. Pour la petite histoire, Slingerland est le fabricant de la toute première guitare électrique à caisse plate, déclinée en deux modèles, "hawaïen" et "espagnol", à la fin des années 1930. A la même époque, la société se lance dans la fabrication de sets de batterie, ce pour quoi elle est essentiellement connue – et très réputée aux Etats-Unis, dans le milieu des batteurs de jazz. Slingerland finira par être rachetée par Gretsch dans les années 1990 et se retrouvera intégrée au groupe Gibson en 2003.

Mon set de Kashian Pro est orné d’un gros logo rouge, ce qui témoigne de son ancienneté – le logo rouge n’ayant été utilisé qu’au début de la fabrication. Les Hi-Hat (paire de cymbales de la pédale Charleston ou Charley) sont des 13", il y a une splash de 12" et une crash de 16".

Pour tout dire, les Kashian Pro – bien qu’elles aient fait le bonheur de nombre de batteurs et non des moindres – ont plutôt mauvaise réputation sur les forums genre Audiofanzine. Cela n’a en soi aucune importance, les avis publiés sur les forums "de musiciens" étant largement rédigés par des gens peu fiables. Je suppose que décerner à l’envi des mauvais points doit avoir un petit côté valorisant : on montre ainsi qu’on sait de quoi on parle, qu’on a de l’oreille et de l’expérience – alors que cela montre juste qu’on est snob ou incompétent. Le premier qualificatif s’applique aux personnes qui ne jurent que par les "marques" et descendent par posture le matériel d’entrée et de moyenne gamme. Le second concerne les gens qui n’ont toujours pas compris que c’est pour l’essentiel le musicien qui fait le son, pas l’instrument ! Un instrument de moyenne facture, très bien réglé, confié à musicien doté d’une grande sensibilité et d’un excellent touché, sonnera de manière très satisfaisante voire très étonnante – alors qu’un instrument de marque confié à un goret sonnera hélas comme une casserole.

Ce set UFIP Kashian est complété par une ride de 18" de marque Zyn. C’est en 1950 que le fabricant de batteries britannique Premier établit cette marque de cymbales pour compléter ses sets. Elles sont d’abord fabriquées dans un alliage de nickel et d’argent, puis assez rapidement dans un alliage de bronze B20. La marque disparaît en 1984. Elle réapparaîtra à l’occasion, plus ou moins récemment. Cette ride Zyn date des années cinquante. Elle est assez lourde et produit un son très stable et bien progressif selon la frappe. C’est du vieux matos, comme on dit, mais ça en a encore dans le ventre !

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